About “The Newborn”
(le Nouveau-né) Brancusi (Romania 1876- Paris 1957)
Reflection by Drina Candilis-Huisman
Psychologist, Psychoanalyst, PHD (Senior Researcher) and NBAS (France) Trainer since 1997
Professor, Child Development and Psychopathology in University of Paris-Diderot
ENGLISH TRANSLATION
The approach of the sculptor Constantin Brancusi consists of searching for a sketch, an essence from a series on the same theme, that varies in a single detail from one sculpture to another. There are therefore various versions of his sculpture entitled The Newborn. Some are in marble (Newborn 1915, Fig 1), others in bronze polished like gold to reflect and attract the light (Newborn II 1916, Fig 2). With Brancusi, the newborn is a perfect and shiny ovoid shape with a cutaway, which, in the artist's mind, means the mouth, but which can also be interpreted as the need for openness to the other. He also sketches a kind of slight horizontal furrow as if traced with a pen, that evokes the imprint of the brow bone. A small bulge ends the mouth suggests a baby's chin.
ORIGINAL VERSION (FRENCH)
La démarche du sculpteur Constantin Brancusi consiste à rechercher à une épure, une essence à partir de séries sur un même thème qui varient d’un détail d’une sculpture à l’autre. On trouve donc diverses versions de sa sculpture le Nouveau-né. Certaines sont en marbre (Nouveau-né 1915) d’autres en bronze poli comme de l’or pour refléter et attirer la lumière. (Nouveau-né II 1916, ) Avec Brancusi, le nouveau-né est une forme ovoïde parfaite et brillante avec un pan coupé qui, dans l’esprit de l’artiste, signifie la bouche, mais que l’on peut aussi interpréter comme la nécessité d’une ouverture à l’autre. Il esquisse aussi une sorte de léger sillon horizontal comme tracé à la plume qui évoque l’empreinte de l’arcade sourcilière. Un petit renflement termine la bouche suggérant le menton du bébé.
From 1923 the ovoid was placed on a three-level plinth (Figures 3 and 4). Art historians point out that this introduces the newborn into a narrative space. Which is very fair: doesn't narrativity start at three? We can also interpret this triad in various ways. The rounded wooden shape in which a space is hollowed out refers to the idea of a matrix. It is surmounted by a white block with four faces, in the shape of a cross. The four-sided blocks often symbolize the four corners of the world for Brancusi, a kind of metaphor for universality. Or it may symbolize the male form that leads the baby into the world or perhaps even the image of the exit from the matrix and the support that is necessary for the newborn to exist. Or, the aspiration towards life that Brancusi has always celebrated, especially with his Endless Columns, which made his reputation.
I will add that the theme of the child is present in the work at different stages:
Head of a Sleeping Child (1908)
The First Step (1914)
Child's head, in carved wood which contrasts with the formal perfection sought for the newborn (1915)
The First Cry (1917)
The Beginning of the World (1924)
The Witch (1916-1924)
This is what I retain from a work that aims at a kind of transcendence through the perfection of form. How can it inspire us? In the vision that Brancusi offers us of the Newborn, we experience wonder, a notion dear to the English psychoanalyst Donald Meltzer. The purity of matter also refers us to the sacredness of the beginnings of life. In becoming a parent, is there not the hope of finding a form of surpassing oneself, surpassing that needs to be extracted from its matrix, just as the essence of the living must be extracted from the primary material?
A partir de 1923 l’ovoïde est placé sur un socle à trois niveaux (figure 4). Les historiens d’art soulignent qu’il introduit le nouveau-né dans un espace narratif. Ce qui est très juste : la narrativité ne commence-t-elle pas à trois ? On peut aussi interpréter cette triade de diverses manières. La forme arrondie en bois dans laquelle est creusé un espace renvoie à l’idée de la matrice. Elle est surmontée d’un bloc blanc à quatre faces, en forme de croix. Les blocs à quatre faces symbolisent souvent chez Brancusi les quatre coins du monde, sorte de métaphore de l’universalité. Forme masculine qui mène le bébé au monde ou peut-être encore image de la sortie de la matrice et du soutien qui est nécessaire au nouveau-né pour exister ? Aspiration vers la vie que Brancusi a toujours célébrée, notamment avec ses Colonnes sans fin, qui ont fait sa célébrité.
J’ajouterai que le thème de l’enfant est présent dans l’œuvre sous diverses occurrences :
tête d’enfant endormi (1908)
le premier pas (1914) + photos, le premier pas III (1916)
tête d’enfant, en bois sculpté qui contraste avec la perfection formelle recherchée pour le nouveau-né (1915)
Le premier cri (1917)
Le commencement du monde (1924)
La sorcière (1916-1924)
Je n’ai pas trouvé trace d’une maternité
Voilà ce que je retiens d’une œuvre qui vise à une sorte de transcendance par la perfection de la forme. En quoi peut-elle nous inspirer ? Dans la vision que Brancusi nous propose du Nouveau-né, on éprouve de l’émerveillement, notion chère au psychanalyste anglais Donald Meltzer. La pureté de la matière nous renvoie aussi à la sacralité des débuts de la vie. Dans le devenir parent n’y a-t-il pas l’espoir de trouver une forme de dépassement de soi, dépassement qui demande à être extrait de sa gangue, comme l‘essence du vivant doit être extraite du matériau premier.
I thank Margitt Rowell, at the Centre Georges Pompidou in Paris, and my friend John Alwyn for their help with the translation into English.